Chers amis,
En cette journée d’hommage aux Brigades Internationales d’Almansa, je tiens, au nom de notre association ACER, à vous remercier pour votre invitation et votre accueil si chaleureux.
Les Brigades Internationales, composées de dizaines de milliers de volontaires étrangers de dizaines de pays, vinrent en Espagne pour défendre la démocratie et la République contre le fascisme, contre le coup d’Etat organisé par l’armée rebelle et les forces réactionnaires.
Aujourd’hui, cet hommage au B.I. est une manière, par notre présence, de remercier ces hommes pour leur combat et c’est tout le sens, la raison d’être de notre association qui a pris le relais de l’association AVER créée dès le retour des Brigadistes français. Ces derniers avaient la volonté de se regrouper pour continuer leur lutte, pour appuyer la République espagnole et bien sûr, après la défaite, d’organiser la résistance contre l’occupant nazi en France. Puis, durant cinquante ans, les anciens brigadistes français ont perpétué le souvenir de la lutte en Espagne, aux côtés des combattants espagnols républicains.
Mais à partir de la fin des années 80/début des années 90, avec la disparition de ces brigadistes, ce sont leurs enfants qui reprirent le flambeau. Leurs enfants et aussi, des femmes et des hommes, comme moi, sans racine familiale avec les anciens combattants, mais qui ont la passion pour l’histoire et la vie de ces brigadistes, venus de si loin pour lutter aux côtes des républicains espagnols.
L’un de notre travail consiste également à rechercher l’ensemble des 12000 brigadistes français. Une équipe de l’ACER y travaille régulièrement, grâce aux archives (essentiellement, celles de Moscou) dans l’espoir de pouvoir redonner vie à ces hommes à travers une biographie plus ou moins importante selon nos sources.
Aujourd’hui, les liens de l’ACER avec les autres associations étrangères qui poursuivent, comme vous, le travail, de mémoire sont essentiels. C’est le sens de ma présence à vos côtés pour ces journées d’hommages d’Almansa. Et c’est la même chose, lorsque l’ACER organise des séjours mémoriels en Espagne ou en France, sur les pas des volontaires. Nous invitons nos amis des associations britannique, italienne, hollandaise, allemande et naturellement, espagnoles. Et quand cela est possible, nous répondons présents aux invitations des associations sœurs, comme la vôtre.
Parce que nous avons un objectif commun : la mémoire de tous les combattants qui luttèrent contre le franquisme et pour une Espagne démocratique, et aussi travailler à la vérité historique de cet évènement que fut la guerre d’Espagne.
A cette occasion, je souhaiterai vous informer que notre association pense organiser, à l’automne 2022, si les conditions le permettent, un séjour d’étude dans votre région Almansa/Albacete. Bien sûr, nous vous tiendrons informés de notre projet.
Mes chers amis, en terminant mon intervention, je voudrais vous dire des choses plus personnelles. D’abord, que mon engagement et mon intérêt pour l’histoire de l’Espagne et particulièrement du drame de la guerre d ‘Espagne datent de mes premières années d’étudiant en histoire, même si je suis un membre récent de l’ACER, cela m’a toujours accompagné.
De mes récentes années à l’ACER, je veux évoquer deux souvenirs et les partager avec vous. En 2018, durant notre voyage d’étude en Aragon, à Caspe, la visite du champ de bataille m’a particulièrement marqué ; les vestiges, les tranchées, le terrain si plat, si froid (c’était en mars). A chaque moment je pensais aux milliers de combattants, républicains espagnols et brigadistes internationaux et j’éprouvais un sentiment d’immense tristesse et aussi une grande colère.
C’est à cette occasion que j’ai fait la connaissance de Josef ALMUEDEVER, que vous connaissez sans doute. Un homme, un combattant exceptionnel, il nous a quitté à l’âge de 102 ans, en juin dernier. C’était un ami de notre association, c’est à lui que je pense ce soir, avec vous.
Voilà la raison de mon implication à l’ACER, et de ma participation, à vos côtés, pour continuer la lutte de la mémoire de tous ces combattants.
Mille mercis.