Pour la seconde fois, les 4 et 5 mars 2011, la Mairie de Benicassim, près de Castellon (Espagne), a organisé des Journées de la Mémoire Historique consacrées à l’un des principaux centres hospitaliers créé pendant la guerre d’Espagne destiné à l’accueil et aux soins des brigadistes blessés sur les différents fronts. Cet hôpital était constitué de l’actuel hôtel Voramar et de villas situées en bordure de mer.

 

Plusieurs milliers de brigadistes y seront soignés. Pour ceux d’entre eux dont les blessures ne seront pas trop graves et qui le pourront, après un séjour de convalescence bien mérité, ils repartiront au front.

 

C’est en décembre 1936 que le projet hospitalier se mettra en place sous l’impulsion de la Centrale Sanitaire internationale. Yvonne ROBERT, assistante du docteur Pierre ROUQUES, et le docteur BODEK, médecin allemand, joueront un rôle essentiel dans le fonctionnement et la direction de cet hôpital. Le centre hospitalier de Benicassim c’est aussi l’histoire du dévouement des médecins et du personnel infirmier aux blessés. C’est aussi l’un des épisodes emblématiques de la solidarité internationale qui s’était alors manifestée dans le monde entier pour aider l’Espagne Républicaine.

 

Ces journées de la Mémoire Historique donneront lieu à une visite guidée de l’itinéraire qui conduisait aux villas qui avaient été réquisitionnées et aménagées  en pavillon hospitalier. Elles donneront lieu également à l’hôtel Voramar et à la Maison de la Culture de Benicassim, à plusieurs interventions toutes plus intéressantes les unes que les autres dont celles des historiens  Cristina ESCRIVA, Maribel PERIS, Pascual MEZQUITA, Guillermo CASAN, Joseph ANTONI VIDAL. L’association ARMH, Association pour la Récupération de la Mémoire Historique était représentée par Matias ALONSO.

La délégation de l’ACER était représentée par Joseph ALMUDEVER, ancien Brigadiste, Soledina et Jean-Paul CHANTEREAU.

 

Ces journées de la Mémoire Historique se clôtureront  au cimetière par un hommage aux Brigades internationales et à tous les volontaires décédés des suites de leurs blessures à l’hôpital de Benicassim. Les noms d’un certain nombre d’entre eux sont gravés sur le monument élevé en leur mémoire dans l’enceinte du cimetière.

 

Avec leur drapeau, des militants du Parti Communiste valencien, composante du PCE, se sont associés à cet hommage.

 

Vous trouverez ci-après (en français et en espagnol)  le discours prononcé par Soledina CHANTEREAU au nom de l’ACER, deux articles de la presse locale : « Levante » et « El Periódico Mediterráneo »

et quelques autres photos si vous cliquez sur la vignette ci-contre.

 

 

Ces journées de la Mémoire Historique ont été organisées par la Mairie de Benicassim en partenariat avec l’hôtel Voramar et la Commission Vérité.

 

Tous nos compliments pour cette nouvelle initiative au service de la mémoire et tous nos remerciements à Monsieur le Maire, Francesc COLOMER et aux membres du Comité d’organisation :

Sebastian ESPARDUCER,

Josep MEDINA

Ricard CAMIL TORRES

Jean-Paul CHANTEREAU

 


BENICASIM, 4, 5 mars 2011

Journées de la mémoire historique

 

Monsieur le Maire, chers amis et chers camarades,

 

Au nom de notre association l’ACER (les Amis des Combattants en Espagne Républicaine) et de tous nos amis de France et de Pierre REBIERE, Secrétaire Général de l’ACER qui n’a pu se joindre à nous pour des raisons de santé, je voudrais tout d’abord  délivrer à l’adresse des organisateurs de ces journées de la Mémoire historique consacrées à l’histoire de l’hôpital de Benicassim, l’un des principaux centres hospitaliers créés pendant la guerre d’’Espagne et destiné en premier lieu aux brigadistes blessés revenant du front, un message d’amitié de fraternité et de gratitude.

Le récit des conditions de la création et de la mise en place du Centre hospitalier de Benicassim et le rôle que celui-ci a été amené à jouer pendant la guerre d’Espagne fait partie des plus belles pages de l’histoire de la Centrale Sanitaire internationale écrite par ses fondateurs et ses organisateurs.

Cette histoire, c’est aussi celle du dévouement des médecins et des personnels infirmiers pour les soins prodigués aux blessés et grâce auxquels de nombreuses vies ont été sauvés.

 

La Centrale Sanitaire Internationale fait partie intégrante de l’épopée des BI. Son  histoire est emblématique de la solidarité internationale qui s’était alors  manifestée et exprimée dans le monde entier pour aider et soutenir le République espagnole dans son combat contre le coup d’Etat du Général Franco et l’agression fasciste dont elle a été victime.

 

C’est en octobre 1936, sous l’impulsion du Docteur ROUQUES qu’a été créé l’embryon du service de santé des BI. En janvier 1937 naîtra la Centrale Sanitaire Internationale dont le siège sera situé rue René Boulanger à Paris. Il coiffera l’Organisation Sanitaire internationale en Espagne et coordonnera l’activité des comités du monde entier. Une soixantaine de médecins et de chirurgiens constitueront le corps du service de santé des BI.

 

Ce n’est pas sans émotion que nous évoquons ici, à Benicassim, le souvenir d’Yvonne ROBERT,* assistante du Docteur Pierre ROUQUES,* l’un des artisans fondateurs de la Centrale. En effet, le Centre hospitalier de Benicassim et sa notoriété ne sauraient être dissociés du nom d’Yvonne ROBERT qui a œuvré à sa création et qui l’a dirigé avec le docteur BODECK

DELPERRIE de BAYAC écrira dans son livre consacré aux BI, « au début ce sera avec grand peine que seront réunis 250 lits, puis 500… » Le centre sera formé de 27 villas situées entre la mer et la route nationale. Plusieurs milliers de brigadistes seront hospitalisés et soignés à Benicassim, parmi lesquels, Pierre REBIERE,  père de notre Secrétaire Général et Gabriel FORT, père de José FORT, coprésident de l’ACER.

Le dévouement et le courage exemplaire du personnel soignant feront du centre hospitalier de Benicassim une réussite exemplaire.

 

* Yvonne ROBERT et le Docteur Pierre ROUQUES sont des personnalités dont le souvenir, à Bagnolet et à Paris,  a laissé une empreinte très forte généralement associée  aux activités qui ont été les leurs après la Libération, dans les domaines de la santé, de l’aide sociale et de la solidarité.

Aujourd’hui, l’ACER a à cœur de perpétuer la mémoire et le souvenir des BI, de rappeler le sens de leur engagement, les manifestations diverses et variées de solidarité et d’aide internationale à l’Espagne Républicaine. Fidèle à l’exemple de nos aînés, à leur mémoire, les adhérents de l’ACER s’attachent à perpétuer les idéaux qui fondaient leur engagement en Espagne Républicaine en combattant le fascisme : l’antifascisme, l’internationalisme, la démocratie et la solidarité.

Pas une mémoire repliée sur le seul souvenir, non, mais une mémoire prenant appui sur le souvenir pour construire les luttes et les résistances d’aujourd’hui et de demain.

C’est pourquoi l’ACER soutient actuellement les initiatives et les actions des démocrates espagnols qui ont entrepris, dans les conditions difficiles que l’on sait, en Espagne, le recensement et l’ouverture des charniers du franquisme.

Comment ne pas évoquer à cette occasion, et à cette tribune, le formidable travail de nos amis de l’association pour la Récupération de la Mémoire Historique, ( l’ARMH) présidée par Emilio SILVA.

Lors des attaques dirigées contre le juge Baltasar GARZON il y a quelques mois, l’ACER a tenu à s’adresser à lui, sous la signature de ses Co-présidentes  Lise LONDON et Cécile ROL TANGUY, afin de lui témoigner de France, notre solidarité, notre estime, et notre confiance dans l’action résolue qui était la sienne en vue de permettre la réhabilitation des victimes du franquisme et de rendre justice aux familles. Le Juge GARZON a été démis de ses fonctions mais son combat demeure toujours d’actualité.

La Mémoire est un combat qui, pour nous, se conjugue au présent et qui fait le lien avec les enjeux de société du présent partout dans le monde. Cette conception de la Mémoire constitue en soi, la garantie de la préserver et de la faire vivre. Elle est partagée et portée, avec nous, par de nombreuses autres organisations mémorielles d’autres pays qui ont décidé de se regrouper dans le cadre d’une Coordination Internationale, dont l’ACER, en partenariat avec nos amis allemands de KFSR, ont jeté les bases à Paris, en mai 2008.

Cette Coordination internationale a, depuis lors, était consolidée par de nouvelles adhésions dans le cadre de nouvelles initiatives organisées à Paris et à Berlin en 2009 et 2010.

15 associations, aujourd’hui, sont membres de la Coordination internationale. En leur nom, la Coordination internationale a prévu, cette année, de participer aux rendez-vous et manifestations commémoratives du 75ème du décret de la République espagnole portant création des BI.

Ces rendez-vous de la Mémoire et d’hommage aux BI auront lieu principalement en Espagne, à Madrid, Albacete et Barcelone en octobre prochain .En outre, l’un des objectifs de la démarche est de créer, sur la base du souvenir des BI, une relation suivie entre régions situées sur l’axe Paris-Toulouse-Pyrénées, Barcelone-Ebre-Albacete. A cet égard, votre initiative avec ces journées de la Mémoire Historique consacrée à l’Hôpital des BI de Bénicassim, inaugure l’une des premières manifestations du souvenir et d’hommage aux BI en cette année anniversaire de leur création.

 

Pour cette raison, nous tenons à vous exprimer et à vous renouveler notre témoignage d’estime et de sympathie pour l’action qui est la vôtre et servir le devoir de mémoire.

Nous vous remercions de votre attention.

 

BENICASIM, 4, 5 MARZO de 2011

 

II Edición  de las Jornadas sobre le Memoria Histórica

 

 

Señor Alcalde, Señor concejal, queridos amigos y  camaradas,

 

En nombre de nuestra asociación la A C E R ( Amigos de los Combatientes en España Republicana,), de todos nuestros amigos de Francia y de Pierre REBIERE, Secretario General de l’ACER que no ha podido venir por razones de salud, quisiera, ante todo, dirigir un mensaje de amistad, de fraternidad et de gratitud a los organizadores de esta 2ª edición de las Jornadas sobre la Memoria Histórica dedicada a la historia del hospital de Benicassim, uno de los principales centros hospitalarios creados durante la guerra de España y destinado, en primer lugar, a los brigadistas heridos en el frente.

 

El relato de las condiciones de la creación y de la puesta en marcha del hospital de Benicassim y el papel que desempeñó durante la guerra de España forma parte de las más bellas páginas de la historia del Centro Sanitario Internacional escritas por sus fundadores y sus organizadores. Esta historia es también la de los médicos, su dedicación y su entrega total que salvaron muchas vidas.

 

El Centro Sanitario Internacional forma parte de la epopeya de las Brigadas Internacionales. Es emblemático de la solidaridad internacional que se expresó y se manifestó en el mundo entero para ayudar y apoyar a la República española en su combate contra el golpe de Estado del General Franco y la agresión fascista de la que fue víctima.

 

Fue en octubre de 1936 cuando el francés el Doctor ROUQUES creó el embrión del Servicio de Salud de las Brigadas Internacionales y en enero de 1937 verá la luz el Centro Sanitario internacional cuya sede se ubicará en la calle René Boulanger en París; de éste dependerá la organización Sanitaria internacional en España que constaba de unos 60 médicos y cirujanos

 

Es con mucha emoción que evocaremos aquí, en Banicassim, el recuerdo de Yvonne ROBERT,* asistente del Doctor Pierre ROUQUES,* uno de los fundadores del Centro Sanitario. En efecto, el hospital de Benicassim no se puede disociar del nombre de Yvonne ROBERT, ésta participó en su creación y contribuyó a su dirección junto al Doctor BODECK.

 

DELPIERRE de BAYAC escribirá en su libro sobre las Brigadas Internacionales  que “al principio mucho costó reunir 250 camas, después 500…” El hospital comprendía unas 25 Villas situadas entre el mar y la carretera nacional. Por él pasaron miles de heridos y convalecientes de las BI, entre ellos Pierre REBIERE, padre de nuestro Secretario General que lleva el mismo nombre así como Gabriel FORT, padre de José FORT, copresidente de l’ACER.

 

Hoy, la ACER obra para perpetuar la memoria y el recuerdo de las Brigadas Internacionales, recordar el sentido de su compromiso y las diversas manifestaciones de solidaridad y de ayuda internacional a la España Republicana. Fiel al ejemplo de nuestros mayores, a su memoria, los miembros de l’ACER quieren perpetuar sus ideales: el antifascismo, el internacionalismo, la democracia y la solidaridad, fundamento de su compromiso en la España Republicana luchando contra el fascismo.

 

No se trata sólo de una memoria del recuerdo sino de una memoria que se apoya en el recuerdo para construir las luchas y las resistencias de hoy y de mañana. Por eso la ACER sostiene actualmente las iniciativas y las acciones de los demócratas españoles que iniciaron, en España, en las condiciones difíciles que todos sabemos, la localización y la apertura de las fosas del franquismo.

 

¿Cómo no evocar, en esta ocasión, el formidable trabajo de nuestros amigos de la Asociación por la Recuperación de la Memoria Histórica presidida por Emilio SILVA ? Así como el del Juez GARZON a quien nuestra asociación mandó una carta firmada por nuestras Copresidentas Lise LONDON et Cécile ROL-TANGUY para manifestarle, desde Francia, nuestra solidaridad, nuestra estima y nuestra confianza en su acción para permitir la rehabilitación de las víctimas del franquismo y hacer justicia a las familias.

 

La memoria es un combate que, para nosotros, se conjuga en presente y que está vinculado a los retos de la Sociedad actual. Esta concepción de la memoria constituye en sí la garantía para preservarla y hacerla vivir. La comparten con nosotros numerosas organizaciones de otros países que decidieron reunirse en el marco de una Coordinadora internacional creada en Paris en 2008 por la ACER  y nuestros amigos alemanes de la asociación K F S R.

 

Esta Coordinadora internacional ha crecido tras las iniciativas tomadas en Paris y Berlín en 2009 y 2010. Ya cuenta con 15 asociaciones Es en su nombre que tenemos previsto participar, este año, en los actos y manifestaciones conmemorativos del 75 aniversario de la creación de las BI en España. Esta cita de la memoria y de homenaje a las BI tendrá lugar en Madrid, Albacete y Barcelona en octubre. Uno de nuestros objetivos es crear una relación entre las regiones situadas en el eje Paris-Toulouse-Pirineos-Barcelona-Ebro-Albacete.

 

Con esta segunda edición de las Jornadas sobre la Memoria Histórica dedicadas al hospital de las Brigadas internacionales de Benicassim, se inician las manifestaciones en recuerdo y homenaje a las BI en este año aniversario de su creación.

 

Por esta razón deseamos expresarles nuestro agradecimiento, nuestra estima y  nuestra simpatía por su trabajo en cuanto al deber de memoria se refiere.

 

Muchas gracias por su atención

Soledina CHANTEREAU

Junta Directiva de la ACER

 

*Yvonne ROBERT  y el Doctor ROUQUES

son personalidades que desempeñaron un papel muy importante en el ámbito  de las actividades sociales y sanitarias en Bagnolet y Paris, después de la guerra.