Théo FRANCOS, ancien volontaire de la XIVème Brigade (La Marseillaise) nous a quittés.

Ses obsèques auront lieu mardi 10 juillet 2012 à 15:30, au crématorium de la Côte Basque, Rue Marcel Dassault, 64200 BIARRITZ.

Tous ses amis de l’ACER se joignent pour adresser un message d’amitié et de soutien à sa famille et à tous ses amis.

Ci dessous, Les témoignages d’amitié de ces amis :

Michel LEGER, membre du bureau de l’ACER :

Théo Francos né le 31 mars 1914 avait le sang bouillonnant du Français et … du Castillan. De la pure dynamite.

Parti de Bayonne ou sa famille vivait depuis 1909 pour combattre le putsch de Franco aidé de ses complices Hitler, Mussolini, Salazar.

Un de ses grands pères étant anarchiste, lui même rejoint les jeunesses communistes dès l’age de seize ans, vous imaginez sa motivation pour être parmi les premiers à lutter pour l’Espagne qu’il gardait au fond de « ses tripes ». La haine chevillée au cœur contre les injustices, le fascisme, les inégalités de toutes natures. De tous les combats il est fait prisonnier en mars 39, interné au camp de concentration de Miranda de Ebro. Il est anéanti,  torturé pour lui ôter toute velléité d’évasion. Cela le rendra plus fort, plus déterminé, plus combatif. Plus courageux ?. Impossible son engagement en avait à raz bord, il aurait pu en revendre. Du farouche.

Quand il est libéré il reprend le chemin … d’ou crépitent les rafales. Engagé dans les forces françaises libres. Fusillé par les Allemands, la balle ricochera pour se placer à quelques centimètres de son cœur d’acier cette fois là. Il avait un cœur d’or et jusqu’à tard dans nos sorties de « mémoire » de l’A.C.E.R. il épuisait ses jeunes rivaux sur la piste des discothèques.

Il nous a quittés le 1er juillet. Nous le pensions immortel. Il le sera en nos mémoires.

Ses photos restent et les dédicaces du livre de Christine Diger qui « le » raconte : « Un automne pour Madrid » seront toujours là, avec une odeur de pipe qu’il continua longtemps à fumer dans nos convois d’enfants, d’amis et de Brigadistes Internationaux qui se retrouvaient régulièrement ces dernières années sur le chemin de l’honneur par leur sang versé.

Salut à toi, Théo.


Jean Ortiz, maître de conférences à l’université de Pau, Membre de l’ACER :

THEO FRANCOS, l’un des derniers survivants français des Brigades Internationales, est décédé au pays basque.

C’était une « figure », un grand Monsieur, injustement attaqué à une époque.

La journaliste et amie Christine Diger l’a tiré de l’oubli et en quelque sorte réhabilité, dans un livre chaleureux.

Théo mérite respect, reconnaissance et affection.

Merci Christine.


Severiano Montero Barrado :

Dear friends,

Almost all of you already know the passing away of Theo Francos and the Rusian general Viktor Lavsky. We have written some obituaries glossing the importance of these fighters. Sadly they are written in Spanish but Google can do a rude translation that sometimes works http://www.brigadasinternacionales.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=42&Itemid=62

For people able to attend to the Theo’s funeral, this will be held  in Biarritz on Tuesday the 10th  at 15h 30 (following the info from Christine Digger, his biographer). I attach a picture of Theo in the Queen Sofia Museum of Madrid, during the 70th anniversary (2006) of the IB creation.

Some weeks ago we announced the conmemoration of the 75th anniversary of the Battle of Brunete. We can inform you that  the acts ran well, as you can see through the chronicles written by Paco Gomez.

I have just received this link from Oscar that can help you to approach to the Brunete march:

https://picasaweb.google.com/116392862176807921047/1206BatallaDeBruneteVIMarchaDeAniversario?locked=true&feat=email

The new Presidente of the AABI is Isabel Pinar, as most of you know. The  board that emerged from our annual assembly has been partially renewed with recent partners.

We wish to our friends of the IBMT the best succes in the tomorrow IB annual celebration at the London Jubilee Gardens.

Best wishes and Salud


C’est avec beaucoup d’émotion et une très grande tristesse que nous apprenons la disparition de Théo FRANCOS, ancien volontaire de la XIVe Brigade Internationale. C’est un combattant antifasciste de la première heure qui nous quitte. En effet, Théo fut dès 1936 au nombre de ces volontaires « levés avant le jour », partis combattre en Espagne le putsch du Général Franco et de ses complices pour participer à la défense de la jeune République espagnole dans les rangs des Brigades Internationales  ; il s’engagera dans les Forces Françaises Libres pour continuer le combat jusqu’au bout.

Il demeurera sa vie durant un combattant et un citoyen antifasciste au service de la démocratie, de la liberté et du progrès social. Une vie exemplaire pour les générations nouvelles.

Nous garderons aussi le souvenir vivace d’un homme chaleureux, plein de vitalité communicative.

Ses amis et camarades de l’ACER saluent sa mémoire et adressent à sa famille et à ses proches leurs sentiments d’affection et leurs très sincères condoléances.

Claire ROL-TANGUY

secrétaire générale de l’ACER


RIP – Les trois morts de Théo Francos, combattant antifasciste et enfant du siècle

« Vu qu’aucun putain de média espagnol n’a daigné écrire quatre lignes sur ta mort, Théo, je me propose de le faire. » Ainsi commence l’hommage d’Aitor Fernandez à Théo Francos, mort le 2 juillet à l’âge de 98 ans après avoir « risqué sa vie pour défendre la cause antifasciste […] au-delà des nationalités et des drapeaux ». L’histoire de Théo Francos se confond avec celle du XXe siècle, construite autour de guerres qui ont détruit des nations entières et de causes qui ont tenté de les reconstruire. C’est une histoire de courage aveugle et de détermination, celle d’un homme nageant dans les flots de l’Histoire. Une histoire qui ne devrait pas être oubliée, comme le souligne à plusieurs reprises l’auteur du texte, et qui mériterait « plus de place dans les médias que tout ce que peuvent dire ou faire Rajoy ou la sélection de football espagnole ».


Theo Francos, 68 años con una bala pegada al corazón – Combatió con los republicanos en la Guerra Civil, con los aliados en la II Guerra Mundial y sobrevivió a su fusilamiento

Theo Francos vivió 98 años, los últimos 68 con una bala alojada en el tórax, a escasos milímetros del corazón, que le dispararon en la II Guerra Mundial, en Holanda, en un pelotón de fusilamiento. “Oí el comienzo del tableteo de las metralletas y me dejé caer. Todo se volvió negro. Entonces se produjo el milagro. La bala que debía haberme tocado el corazón fue amortiguada y desviada por una insignia metálica de paracaidista que llevaba en el uniforme. Gravemente herido, caí en la fosa con mis compañeros muertos”, relató a la fotógrafa Sofía Moro en su libro Ellos y nosotros. “Los alemanes no nos remataron ni nos cubrieron de tierra y cal, sino que decidieron dejarlo para el día siguiente. Segundo milagro. Antes de su llegada, al alba, se produjo el tercer milagro. Una pareja de campesinos holandeses pasó por delante de la fosa para empezar su jornada de trabajo en el campo. Eran de la Resistencia. Sorprendidos, descubrieron la carnicería y observando los cuerpos vieron que uno entre ellos se movía todavía un poco. Era yo”.

Aquella pareja lo escondió y cuidó hasta que se recuperó. Francos nunca quiso sacarse la bala. Le dio miedo. Cada tres meses pasaba una revisión para comprobar que no se había movido. Solía decir que su vitalidad le venía del metal que aquel proyectil le iba administrando a la sangre. Estuvo viajando hasta hace poco: a una exhumación en Piedrafita de Babia, a Cuba… Su familia le bordaba en las camisetas el número de teléfono porque, cuando Francos estaba fuera, siempre se olvidaba de llamar y temían que le pasara algo.

Hijo de emigrantes españoles, nació en Fontihoyuelo (Valladolid), en 1914, pero vivió casi toda su vida en Francia, en Bayona. Allí fue al colegio hasta los 12 años. A los 16 se afilió a las Juventudes Comunistas. Con 22 llegó a Madrid para luchar en la Guerra Civil del lado de los republicanos. Se unió al quinto regimiento, con otros franceses y también belgas, muchos atletas llegados el 17 de julio de 1936 a Barcelona para participar en las Olimpiadas Populares organizadas como respuesta al boicot que en los Juegos Olímpicos de Berlín se había hecho a los deportistas antifascistas. Su primera acción fue la defensa del puerto de Somosierra, para cerrar el paso al general Mola.

Más tarde, se unió a la XI Brigada Internacional, donde llegó a ser comisario político. El primer encargo fue la defensa de la Ciudad Universitaria de Madrid. “Fue un combate terrible, cuerpo a cuerpo, edificio por edificio, escalera por escalera. Tirabas un tabique y te encontrabas con un moro de frente. El primero que tiraba era el que se salvaba. Pasamos mucho miedo”, relataba Francos en el libro Ellos y nosotros. Allí le hirieron por primera vez, en un brazo, por metralla de una granada.

Ya recuperado, volvió al frente ante la ofensiva franquista por el este de Madrid, en el río Jarama, donde murieron miles de brigadistas. Atravesó a nado el río para recoger a un compañero, un pianista americano al que una granada había arrancado un brazo. Ambos se reencontraron en 1986. Con su única mano, el brigadista al que había salvado la vida tocó El paso del Ebro, una canción que solían cantar los días previos al combate. Francos recordaba este reencuentro con emoción.

Después vino la Batalla de Brunete, la de Belchite, Teruel, el Ebro… hasta que los brigadistas internacionales recibieron orden de retirarse. En octubre de 1938, La Pasionaria les despedía en Barcelona: “Podéis marchar orgullosos. Vosotros sois la historia. Vosotros sois leyenda. Sois el heroico ejemplo de la solidaridad y de la universalidad de la democracia. No os olvidaremos”. En su dormitorio de Bayona, sobre el cabecero de la cama, Francos tenía un retrato de La Pasionaria, a la que decidió desobedecer aquel día. No quiso marcharse. Se unió a la 65ª Brigada de choque del Ejército republicano, y en marzo de 1939 terminó en el puerto de Alicante, la gran ratonera donde los perdedores de la guerra esperaban unos barcos extranjeros que nunca llegaron para evacuarles. Allí presenció los suicidios de compañeros que prefirieron quitarse la vida antes de caer prisioneros. A él lo enviaron a la cárcel de Portacelli, donde fue torturado, y después al campo de concentración de Miranda de Ebro del que se fugó y fue capturado de nuevo varias veces.

Las torturas fueron terribles. Vio cómo los franquistas cortaban la mano a muchos republicanos: “A ver cómo saludáis ahora con el puño cerrado”, recordaba que les decían. En 1940, gracias a la Cruz Roja, fue liberado. Pensaba que volvía a casa a descansar, pero volvía a otra guerra. Y decidió combatir de nuevo al fascismo. El 21 de junio de 1940 embarcó rumbo a Inglaterra para ingresar en la escuela de paracaidismo de Manchester. En 1942, le enviaron a Libia, donde tuvo que rematar a su mejor amigo, herido por una ráfaga de metralleta.

El 15 de septiembre de 1944 se lanzó en paracaídas sobre Arnhem, en Holanda, con otros 36 hombres. Cayeron prisioneros. Les llevaron a una fosa y dispararon. Esa es la bala que aún conservaba en el tórax. Todos le dieron por muerto. Su madre, a la que llevaba nueve años sin ver, ya iba de luto. Su prometida no había perdido la esperanza y ambos se casaron en Bayona en 1946. Ella murió hace unos años. Él hace unos días, con 98 años, una bala a escasos milímetros del corazón y un mal hábito: nunca dejó de fumar en pipa.


Hommages à Théo

Publication : 16 juillet 2012

Les obsèques de Théo se sont déroulées mardi 10 juillet à Biarritz en présence de sa famille et d’un grand nombre de ses amis.

Ci après les discours prononcés au cours de la cérémonie.

Hommage de l’ACER à Théo par Jean-Paul CHANTEREAU

C’est  un combattant antifasciste de la première heure qui  vient de nous quitter.

Un ancien volontaire qui a combattu tout d’abord dans les premières unités de la 11ème Brigade internationale  sur le Front de Madrid en octobre 1936 puis dans celles de la 14ème Brigade «  La Marseillaise « qui s’est illustrée dans les combats les plus exposés, les plus rudes pendant la guerre d’Espagne dans la Résistance de la République espagnole  et de son peuple, au coup d’Etat du général Franco et de la droite espagnole, soutenu dans cette entreprise par Hitler et Mussolini.

Face à l’inaction,  à l’impuissance des Démocraties européennes et de la SDN, les démocrates du monde entier  et les opinions publiques exprimeront avec force, devant  tant d’aveuglement,  leur indignation, leur colère et leur consternation.  Cette opinion publique mondiale, présentait que quelque chose de grave se tramait, se préparait, au-delà de l’Espagne, contre la paix en Europe et la paix du monde si rien n’était fait en Espagne, pour empêcher et « tuer dans l’œuf » l’audace et les agissements  du fascisme espagnol et de ses alliés européens. Derrière les objectifs de restauration de l’ordre social de la vieille Espagne, des privilèges de l’Eglise et de l’aristocratie, des privilèges de l’aristocratie et des grands propriétaires fonciers, la remise en cause des résultats  des élections de février 1936 (l’espoir même d’une société avec plus de justice sociale), c’est aussi de bien autre chose dont il s’agit…

Avec le putsch du général Franco et ses ramifications, c’est  en fait la seconde guerre mondiale qui venait de débuter à Madrid.

Dans un langage qui n’appartient qu’à lui le général de Gaulle, évoquant cette situation au sud des Pyrénées devait affirmer « Les Rois de France ne s’y seraient pas trompés »…

Faire tomber l’Espagne dans le camp fasciste européen constituait un impératif pour les nazis et les fascistes italiens  pour isoler, et encercler la France afin de mieux l’asservir.

C’est malheureusement  ce qui devait se passer …

« La politique de non-intervention » sera la posture de la France et de l’Angleterre puis, la figure imposée du comité de Londres et de la SDN, une politique de dupe, qui aboutira » dans les faits à désavantager l’Espagne républicaine.

C’est dans ces conditions que Théo, à l’instar de milliers d’autres volontaires (on dira plus tard qui s’étaient « levés avant le jour »), venus du monde entier, 53 pays, s’engagera dans les BI pour venir aider la République espagnole et son peuple dans un sursaut de résistance ; l’incarnation de cette résistance était symbolisée par ce mot d’ordre ; « le fascisme ne passera pas »

35 000 volontaires, dont près de 10 000 français, s’engageront dans les BI.

Théo sera parmi les premiers volontaires internationaux dépêchés à Madrid pour participer, avec les madrilènes à la défense de la ville ; à la cité Universitaire, à casa del Campo…

Théo sera de tous les combats et de toutes les batailles pendant la Guerre d’Espagne ; après la défaite de Franco pour s’emparer de Madrid en octobre novembre 1936  Théo sera  engagé  avec  ses camarades de la 14ème brigade sur les Fronts du Jarama, de Belchite, de Teruel en 1937 et 1938 ; il sera également de ceux qui participeront à la contre offensive de l’armée républicaine en juillet 1938 (Le passage de l’Ebre ) pour renverser une situation de plus en plus préoccupante pour la République espagnole.

En octobre 1938, suite à la décision du Gouvernement  de la République de démobiliser les B.I, Théo ne se résoudra pas à cette décision. Il réintégrera l’armée espagnole afin de poursuivre le combat jusqu’au bout.

Ses qualités personnelles  de courage, d’intelligence politique et militaire, son humanité et sa gentillesse feront de lui une figure, emblématique du combattant  international, antifasciste.

Après la défaite militaire et politique de la République espagnole dans les conditions que l’on sait, (1)

Théo connaitra les conditions terribles de l’internement à Miranda de l’Ebro, d’où il s’évadera pour s’engager ensuite dans les Forces Françaises Libres afin de continuer le combat contre le principal allié et complice de Franco hier dans leur guerre au peuple et à la République espagnole ; l’Allemagne Hitlérienne et ses armées d’occupation sur d’autres théâtres d’opérations en passant par la Norvège, la France, la Grèce, la Libye, l’Italie, la Hollande….

Christine DIGER  dans un livre qu’elle lui a consacré «  Un automne pour Madrid », nous donne à revisiter par le récit qu’elle en fait l’Histoire hors du commun de Théo, une histoire extraordinaire et singulière que son livre « tire de l’oubli » pour reprendre une expression de Jean  Ortiz , une histoire  qui  nous émeut  et nous fascine  une histoire qui  met en lumière  l’épopée des Brigades internationales .

Après la guerre, la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945, le retour de la démocratie en Europe et de Théo à la vie civile, celui-ci ne se fera pas sans difficulté  pour trouver un emploi…

C’est alors qu’on lui proposera d’aller combattre en Indochine… Après tant de combats et d’épreuves pour servir ses idéaux Théo ne se reniera pas, il restera fidèle aux valeurs et aux idées qui ont toujours été les siennes et refusera d’aller combattre en Indochine dans le cadre d’un engagement militaire d’une autre nature, qui aurait fait injure à ce pourquoi il a toujours combattu.

Comme il aimait souvent à le dire, il se définissait comme un combattant au service de ses idées de libération humaine, de Fraternité et de solidarité et non comme « un guerrier ».

Théo  demeurera sa vie durant un combattant et un citoyen antifasciste au service de la Liberté, de la Démocratie, du progrès social, des luttes d’émancipation humaine  sans lesquelles il ne saurait y avoir d’espoir pour un monde meilleur. Pour que vive la Liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence et la résignation. Théo était de cette trempe.

Faire connaitre l’histoire de Théo, outre le fait que ce n’est que lui rendre justice, c’est aussi éclairer et mettre en lumière l’extraordinaire épopée, à travers lui, de ses compagnons et camarades des Brigades internationales .Une histoire  d’hommes inédite dans son ampleur.

Les valeurs pour lesquelles Théo s’est engagé et a combattu ne relèvent pas du passé. Ne nous y trompons pas, ces valeurs sont aujourd’hui encore, d’une très grande actualité avec l’aggravation de la crise du capitalisme mondial et la résurgence des idéologies d’exclusion et d’extrême droite en Europe. Théo d’ailleurs ne s’y trompait pas. Jusqu’à ces deux dernières années il est resté un citoyen  un militant vigilant et agissant pour apporter son appui et sa caution dans les actions de solidarité et de défense des droits humains et dénoncer la résurgence « de la montée des périls ». Il était communiste et c’était pour servir cet idéal qu’il a toujours combattu.

La vie de Théo est une vie exemplaire pour les générations nouvelles.

Nous garderons de lui aussi le souvenir vivace d’un homme chaleureux et toujours  plein d’allant et de vitalité et avec lequel nous avons partagé ensemble au cours des dernières années de sa vie , dans le cadre de nos activités au service » de la mémoire « , avec les amis et camarades de l’ACER ,   des rencontres  ou la joie  de nous retrouver, l’amitié  et la Fraternité n’étaient pas en reste…

Théo, nous saluons ta mémoire et souhaitons t’assurer de notre volonté et de notre engagement à poursuivre l’action qui est la notre contre l’oubli et l’œuvre du temps.

Le meilleur hommage que nous puissions te rendre c’est encore et toujours de dire qui tu étais, qui vous étiez dans les Brigades.

Nous ne t’oublierons pas Théo. Ta vie et ton histoire appartiennent à la génération des antifascistes de la guerre d’Espagne, à l’épopée des Brigades et à la poursuite de votre engagement jusqu’à la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945. Elles continueront d’éclairer notre action pour le présent et pour l’avenir.


Discours de Jean-Jacques LE MASSON, représentant du Parti Communiste Français

Mesdames, Messieurs, chers amis, mes camarades

Je suis venu rendre hommage à Théo de la part de ses camarades communistes.

La fédération des Pyrénées-Atlantiques du parti communiste français s’honore de l’avoir compté parmi ses membres depuis  longtemps : il adhère aux Jeunesses  en 1930.

Je représente également la direction nationale du parti. Son porte parole, secrétaire départemental, a dû rester à Paris parce qu’il participe à une réunion importante et il m’a demandé de saluer la famille de sa part.

Le parti communiste tout entier est fier de compter Théo parmi les siens et nous sommes tous fraternellement orphelins.

En 1937, diplomate à Madrid, Pablo Neruda écrit :

Lorsque, dans les ténébreuses casernes,

Dans les sacristies de la trahison,

S’enfonça ton épée ardente, il n’y eut qu’un long silence d’aube,

Il n’y eut que le pas haletant des drapeaux

Et qu’une honorable goutte de sang sur ton sourire.

L’année d’avant, en octobre 36, Théo, jeune communiste internationaliste bayonnais  part rejoindre les brigades internationales, la « Commune de Paris », dans cette

Espagne parcourue

De métal et de sang

Triomphants et bleus,

prolétariat de pétales et de balles.

Les amis et les camarades qui m’ont précédé ont déjà évoqué la vie remarquable de Théo. Je ne m’étends donc pas davantage sur ce parcours extraordinaire, partagé par des dizaines de milliers d’internationalistes venus de dizaines de nations  de tous les continents pour combattre  ces

Chacals que le chacal repousserait

Pierres que le dur chardon mordrait en crachant

Vipères que les vipères détesteraient

et pour défendre le peuple, la République et le socialisme.

*

J’ai rencontré Théo plusieurs fois et j’ai été frappé par sa simplicité et son caractère d’enfant toujours curieux du monde qui l’entoure. Je l’appellerais du nom qui avait été utilisé ailleurs en un autre temps : un homme véritable.

Membre important de l’ANACR de Tarnos et Seignosse, il a rendu de nombreuses visites dans des établissements scolaires où les élèves buvaient ses paroles, tant son récit était vivant et parce que c’était l’histoire vivante du peuple en lutte qui s’adressait à eux en des mots simples.

Dans les années 70, pendant plus de dix ans, Théo a travaillé à Bayonne pour le parti, dans ce siège que j’ai moi-même fréquenté après lui, à quelques pas de la mairie. Discret et efficace, comme toujours, il faisait son travail de militant là où la vie et les événements le trouvaient.

*

La lutte ne s’arrête pas. C’est un signe particulier que Théo nous quitte en cet été 2012, lui qui s’est battu toute sa vie pour la liberté du prolétariat espagnol et international, alors que là-bas, à Oviedo, dans les Asturies irrémédiablement révolutionnaires, des milliers de mineurs se battent en ce moment comme des lions, depuis deux mois dans une grève totale, rassemblant la population,  avec leur organisation et leurs armes qu’ils fabriquent eux-mêmes comme jadis à Mieres, faisant face à un Etat décidé à liquider, au nom du capital et des décisions de la Troïka européenne, une industrie qui fait vivre des dizaines de milliers d’ouvriers et leurs familles.

Prolétariat d’Oviedo  qui avait organisé la grève générale de 1917, réprimée dans le sang par une armée  dont un des officiers était un certain Francisco Franco y Bahamonde. Prolétariat d’Oviedo qui organise la révolution des Asturies en 1934, dans la répression de laquelle on retrouve le même chacal galonné dont parlait Neruda. 2000 morts et plus de 3000 blessés.

En février 1936, Dolorès Ibarruri, elle-même femme de mineur, est élue député des Asturies et elle réussit à obtenir des autorités locales d’Oviedo la libération des prisonniers politiques. La lutte n’est jamais vaine et les rapports de forces peuvent s’inverser en faveur des  opprimés.

C’est peu après cette époque, après le déclenchement du coup d’Etat fasciste, que Théo rencontra Dolorès et fut chargé à un moment de sa protection.

*

J’ai rappelé cette collision de l’Histoire pour dire que jamais la lutte ne s’arrête, que nos adversaires sont toujours les mêmes et que la lutte pour un monde juste, fraternel et égal est longue.

Jeunes gens, lisez le parcours de cette vie et vous comprendrez mieux pourquoi il vaut la peine de vivre.

Je laisse la conclusion de mon propos à Aragon :

Bien sûr, bien sûr, vous me direz que c’est toujours comme cela. Mais justement,
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants, leurs mains de chair dans l’engrenage

Pour que cela change

Songez qu’on n’arrête jamais de se battre et qu’avoir vaincu n’est trois fois rien

Le drame, il faut savoir y tenir sa partie. Et même qu’une voix se taise
Sachez le, toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue.

Théo, mon camarade, je te salue.


Deux !

Deux c’est le chiffre qui a rythmé la vie de mon grand-père.

Deux comme les deux pays qui ont compté dans sa vie : l’Espagne et la France

Deux c’est également le chiffre d’un couple, même si avec sa femme Joséphine ils ne faisaient qu’un.

Deux comme leurs deux enfants qui naîtront par la suite : Marie-France et Robert

Deux c’est le nombre de fois que je lui dois la vie : une fois car c’est mon grand-père et une seconde fois car il m’a sauvé de la noyade.

Deux car nous avons un grand-père qui est aussi un héros et pas que pour moi.

Deux c’est le nombre de vie qu’il a eu : une avant la guerre et une après.

Deux car il est là encore aujourd’hui dans nos souvenirs mais aussi dans nos cœurs

Sabine Comets