Georges Dreyfus et Georgette Gueguen, mari et femme, racontent au travers de leurs lettres insérées dans le journal de campagne de Georges, responsable des activités culturelles de l’hôpital international de Mahora, leur guerre d’Espagne, vue du dedans et du dehors, et le quotidien d’un établissement de réadaptation créé par les Brigades Internationales.

« Tu te demandes dans quelle unité je puis être affecté pour avoir une vie si éloignée de la guerre et des bruits de la fusillade ? je suis secrétaire du Centre de rééducation professionnelle de Mahora qui vient d’être fondé pour les blessés des Brigades Internationales et pour les Espagnols dont la capacité de travail est diminuée et qui, ne pouvant plus travailler dans leur métier, sont obligés d’en apprendre un autre. Nenof, mon commandant, nommé directeur de ce Centre, m’a emmené avec lui. C’est un travail très intéressant comme tu peux l’imaginer car il s’agit de faire d’hommes diminués physiquement, des hommes capables de gagner leur vie et d’être utiles à la société. C’est une éduction matérielle et morale aussi bien que physique. Il s’agit d’apprendre à lire et à écrire à un terrassier qui ne peut plus manier la pioche pour qu’il devienne employé de bureau. Il s’agit d’obtenir un électricien qualifié d’un manoeuvre qui ne peut plus exercer son ancien métier qui exigeait de gros efforts physiques. La solidarité internationale n’abandonne pas ceux qui se sont battus pour la liberté ; elle veut en faire des hommes nouveaux. »

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