A l’occasion du centenaire du monument érigé en 1923 dédié au souvenir des Luxembourgeois ayant combattu dans les deux guerres mondiales, le Luxembourg vient d’intégrer la mémoire des volontaires luxembourgeois des Brigades Internationales à l’hommage national rendu le 27 mai à Luxembourg-Ville. Cela avait été refusé jusqu’à maintenant.

A  la demande de notre Bureau, Jean-Claude Lefort, député honoraire et co-président de l’ACER  (Les Amis des Combattants en Espagne Républicaine) a bien voulu nous faire le récit des raisons et des circonstances dans lesquelles a été créée l’ACER en 1996,
Il convient de rappeler pour mémoire que la création de l’ACER fut l’oeuvre d’une démarche commune de Jean-Claude Lefort, de François Asensi  et de José Fort, co-présidents de l’ACER.
Le Bureau de l’ACER

L’acte de naissance de l’ACER (les « Amis des Combattants en Espagne Républicaine ») a été publié au Journal Officiel le 31 janvier 1996. Son objet est précisé de la sorte : « Perpétuer dans le présent et l’avenir l’épopée de la guerre d’Espagne par des initiatives dans les domaines les plus divers en France et dans le monde. »

Cette initiative a été prise moins d’un an après la rencontre de deux volontés qui se sont exprimées à l’occasion du repas annuel que tenait alors l’AVER.

L’AVER a été fondée le 30 décembre 1937, au moment même de la création des Brigades internationales. C’était alors « L’Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine ». Après la seconde guerre mondiale elle est devenue « les Anciens Volontaires en Espagne républicaine ». L’acronyme restait le même.   8.500 Français et Françaises participèrent à cette épopée, unique dans l’histoire humaine, celle des Brigades internationales. Les brigadistes répondaient « Présents ! » à l’appel à l’aide du gouvernement légitime espagnol. Et ils repartirent d’Espagne également à la demande du gouvernement espagnol. Leur départ eu lieu à Barcelone le 28 octobre 1938 en présence du Président espagnol et de Dolorès Ibarruri, Pasionaria.

L’AVER avait parmi ses objectifs deux particuliers inscrits dans ses statuts : l’obtention pour tous les Brigadistes français de la carte d’Ancien combattant – la vie ayant montré amplement que cette guerre d’Espagne constituait les prémices de la seconde guerre mondiale – et un autre consistant à rassembler l’ensemble des archives françaises concernant cette épopée.

En 1995, l’AVER ne comptait plus en France que 80 membres dont la moyenne d’âge était de 80 ans. Elle tenait, le samedi 25 février, son repas annuel, une paëlla, à Ivry-sur-Seine. Comme tous les ans j’y étais présent à un double titre : comme fils de Brigadiste et comme député de la circonscription englobant Ivry.

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C’est avec une grande tristesse que nous réagissons à la disparition d’Henry DIAZ après une longue vie d’engagement et d’action qui force l’admiration.

 Il est de ceux qui avaient compris très tôt la menace du fascisme international qui pesait sur le monde. De son propre chef, il partit avec les premiers volontaires en Espagne pour défendre la République les armes à la main jusqu’en janvier 1939. Il ne cachait pas dans ses récits  les conditions très dures de cette lutte devenue inégale. Après la débâcle de 1940 et son emprisonnement en Allemagne, il n’avait pu supporter longtemps son sort et réussit enfin avec courage et intrépidité son évasion pour prendre sa place dans les maquis de la Résistance. Comme d’autres témoins de cette période, il avait à cœur  de témoigner pour les jeunes générations.

Nous nous inclinons respectueusement et fraternellement devant sa mémoire et présentons à sa famille nos plus sincères condoléances.

 Le Bureau de l’ACER (les Amis des Combattants en Espagne Républicaine), le 15 mars 2021

Christian JOINEAU nous a quittés. C’est avec une très grande émotion que nous apprenons sa disparition. Il se battait contre la maladie depuis plusieurs années avec courage et beaucoup d’énergie.

Le parcours de Christian est celui d‘un militant du PCF et d’un responsable de ce parti à Bagnolet qui sera appelé à y exercer d’importantes responsabilités dont celle d’adjoint au Maire chargé de l’urbanisme, puis, de la jeunesse et des sports.

Comme l’a rappelé José Fort, Christian a été un élément moteur dans la création de l’ACER. Son action militante pour entretenir et préserver la mémoire antifasciste des Républicains espagnols et des volontaires des Brigades Internationales pendant la guerre d’Espagne et la poursuite de ce combat pour un grand nombre d’entre eux dans la Résistance, était pour lui au cœur de sa démarche intellectuelle et citoyenne.

Il était de ceux sur qui nous pouvions compter à la Fête de l’humanité pour faciliter, le cas échéant, l’installation et l’équipement de notre stand.

Nous garderons de Christian le souvenir très chaleureux d’un ami et d’un camarade fidèle à ses convictions, très attaché aux activités mémorielles de l’ACER et qui aimait aussi partager avec ses amis les plaisirs de la vie.

Le Bureau de l’ACER présente à son épouse, à ses enfants et à toute sa famille ses très sincères condoléances en les assurant de son amitié et de toute sa sympathie.

Paris, le 26 août 2020

Nous sommes très attristés par la disparition d’Hortensia VIDAL, dont la jeunesse fut marquée par la guerre d’Espagne et la tragédie de l’exode républicain, et dont nous saluons la permanence de l’engagement républicain tout au long de sa vie.

Nous avions eu plaisir à la rencontrer et l’écouter parler notamment de son voyage jusqu’au Chili sur le Winnipeg.

Nous te présentons ainsi qu’à toute sa famille nos plus sincères condoléances de la part de l’ACER.

L’hommage d’Onzain

Anciens combattants, syndicalistes, adhérents du Parti communiste et élus du canton s’étaient donné rendez-vous mardi après-midi au rond-point du belvédère à Onzain (commune déléguée de Veuzain-sur-Loire) pour rendre un dernier hommage à Cécile Rol-Tanguy. Le convoi funéraire, parti de Blois, devait rallier le cimetière de Monteaux, lieu de l’inhumation de cette grande dame de la Résistance. Les maires, les porte-drapeaux et les habitants ont vivement applaudi au passage du cortège précédé par les motards. L’émotion était palpable quand Le Chant des partisans a retenti sur les bords de Loire.


A Blois, élus locaux, communistes et cégétistes rendent hommage à la résistante Cécile Rol-Tanguy

Sur le pont Jacques-Gabriel, à Blois, les drapeaux rouges de la CGT et du Parti communiste français (PCF) flottent au vent. Il est 13 h 45 et les représentants du premier parti de France au sortir de la Deuxième Guerre mondiale et ceux du syndicat attendent le convoi funéraire transportant Cécile Rol-Tanguy, figure de la Résistance, morte à 101 ans. C’est notamment elle qui avait tapé l’ordre de l’insurrection parisienne dicté par son mari devenu le chef militaire des Forces françaises de l’intérieur (FFI) d’Ile-de-France, qui aboutira ensuite à la libération de Paris.

Décédée le 8 mai à son domicile de Monteaux, celle qui avait épousé Henri Tanguy – rencontré au syndicat des Métaux CGT de Paris où elle était employée – a été « agent de liaison » en transportant des armes, des messages et des tracts, et a aussi « défendu la cause des femmes », rappelle Christine Bariaud, co-secrétaire générale de l’union départementale CGT 41. Souhaitant « rendre hommage de manière militante » à Cécile Rol-Tanguy, les communistes et les cégétistes lui ont fait une haie d’honneur avant d’entonner Le Chant des partisans en traversant le pont, pour certains le poing levé.

De l’autre côté, place de la Résistance, c’est la Marseillaise qui a été chantée par le maire de Blois Marc Gricourt, accompagné de quelques élus locaux, des associations patriotiques et des porte-drapeaux. Le premier édile « proposera, fin juin, de donner le nom de “ la grande dame ” à un lieu public de la ville ».


Une cérémonie simple et digne pour l’adieu à Cécile Rol-Tanguy

De Blois à Monteaux en passant par Onzain, le Loir-et-Cher a salué hier le convoi funèbre d’une grande figure de la Résistance, décédée le 8 mai. Les honneurs militaires lui ont été rendus.

Recouvert du drapeau tricolore le cercueil semble petit, finalement, pour une si grande dame. Ce mardi 12 mai, après avoir cheminé le long de la Loire depuis Blois, escorté par deux motards de la gendarmerie, le cortège funéraire de Cécile Rol-Tanguy est arrivé à sa dernière étape au cimetière de Monteaux. C’est dans ce petit village, entre la Cisse et le coteau, qu’elle a vécu une retraite discrète et paisible, au côté de son époux, le colonel Henri Rol-Tanguy, disparu en 2002.

Les roses rouges Dans le bourg, les habitants se sont réunis pour saluer la défunte au passage du convoi, tandis qu’une jeune violoniste accompagnée d’un tambour jouait Le Chant des partisans.
À l’écart du village, devant la grille du minuscule cimetière, l’hommage est silencieux, simple et digne à l’image de la défunte. C’est le moment de saluer la mémoire de celle qui fut une combattante de l’ombre, celle dont le père est mort en déportation à Auschwitz et qui était entrée dès juillet 1940 dans la clandestinité, une date qui n’est pas anodine au regard de l’Histoire.
Médaillée de la Résistance, grand-croix de l’ordre national du Mérite, grand officier de la Légion d’honneur, elle portait ses décorations en souvenir de ses camarades morts dans la lutte contre l’occupant nazi et ses affidés. C’est aussi devant ce souvenir que se figent Yves Rousset, le préfet de Loir-et-Cher, la colonelle Isabelle Poirot et les vingt-deux militaires de la section d’honneur venus du Détachement air de Romorantin, au garde-à-vous baïonnette au canon. Chacun s’efforçant de respecter la distanciation physique même si ce n’est décidément guère facile en pareille circonstance.
La présidence de la République a envoyé une lettre à la famille et fait porter des fleurs, tout comme plusieurs ministres (Jacqueline Gourault, Élisabeth Borne) ainsi que le président du conseil départemental, Nicolas Perruchot, représenté par Catherine Lhéritier, élue du canton.
Des gerbes et des couronnes, il y en a d’ailleurs un plein fourgon. Beaucoup de roses rouges, la couleur fétiche de la disparue, restée toute sa vie fidèle à l’idéal communiste. « En 2019, nous lui en avions offert une centaine pour son anniversaire », raconte Yves Lehouelleur, le maire de Monteaux. Il garde le souvenir d’une personne « stricte et élégante », qui ne manquait jamais de remplir son devoir électoral. Et pour cause ! « On ne nous a pas donné le droit de vote, nous l’avons conquis en nous battant dans la Résistance », ne manquait jamais de rappeler Cécile Rol-Tanguy.
Seule la famille franchit la grille du cimetière : les quatre enfants de Cécile et Henri, leurs petits-enfants, quelques proches, munis de masques pour plusieurs d’entre eux. En raison de la crise sanitaire, les obsèques ne peuvent actuellement réunir plus de 20 personnes. Quelques mots émus s’envolent dans le vent frisquet, puis une voix s’élève. Celle d’Yves Montand qui chante A Paris.

Jusqu’à sa mort, le 8 mai à l’âge de 101 ans, elle défendit le souvenir de l’insurrection parisienne à laquelle elle prit part en tant qu’agente de liaison.

Par

L’engagement des femmes dans la Résistance française fut longtemps occulté. Souvent, l’importance de leur rôle fut découverte après la mort de leur mari. Ce fut le cas de l’épouse du colonel Rol-Tanguy (1908-2002), chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la région parisienne, connu pour avoir mené la libération de Paris avant l’entrée des blindés du général Leclerc, le 24 août 1944. Jusqu’à sa mort, le 8 mai, à l’âge de 101 ans, Cécile Rol-Tanguy défendit le souvenir de l’insurrection parisienne à laquelle elle prit part en tant qu’agente de liaison.

Née le 10 avril 1919 à Royan (Charente-Maritime), elle grandit au Vésinet (Yvelines), puis à Paris dans le 19e arrondissement, dans une famille d’ouvriers communistes. Son père, François Le Bihan, électricien, militant CGT au Secours rouge international, héberge avec son épouse de nombreux responsables communistes tchèques, hongrois, yougoslaves, italiens et allemands, exilés politiques en France.

La rencontre avec Henri Tanguy

Après avoir obtenu son brevet, Cécile Le Bihan est embauchée en 1936 comme dactylographe à la fédération CGT de la métallurgie, où elle fait la connaissance d’Henri Tanguy, un Parisien d’origine bretonne qui a quitté l’école à 13 ans et a été renvoyé de plusieurs usines d’automobiles pour y avoir organisé des grèves. Elle devient sa marraine de guerre, après qu’il obtient l’autorisation du Parti communiste français (PCF) pour rejoindre les Brigades internationales pendant la guerre civile en Espagne, en 1937 et 1938. Il en reviendra avec une blessure à la poitrine et un surnom de guerre – Rol, le nom de son ami Théo, tué par les Franquistes.

Après leur mariage, en 1939, vient le temps des drames. Son père, François Le Bihan, est arrêté en avril 1940. Accusé d’avoir tenté de reconstituer le PCF alors dissous, il est écroué à la prison de la Santé, à Paris. Il sera déporté à Auschwitz où il mourra en 1942. Elle n’a aucune nouvelle de son mari, Henri Tanguy, mobilisé en 1939, affecté dans une usine d’armement près de la frontière pyrénéenne. Bientôt, leur petite fille de 7 mois, Françoise, tombe malade. Le bébé meurt le 12 juin, alors que les troupes allemandes entrent dans la capitale.

« Je n’avais plus rien, racontait-elle. Mon père avait été arrêté, mon mari, je ne savais pas où il était, et j’avais perdu ma petite fille. Qu’est-ce qui me retenait ? Je rentrai dans la Résistance. Ça m’a aidée. Ça m’a apporté quelque chose. » Contactée par la CGT, devenue clandestine, elle accepte de dactylographier des tracts et des articles pour des journaux de la Résistance. Lorsque son mari rentre à Paris, en octobre, elle devient son agente de liaison.

La Résistance et la Libération

Deux autres enfants, Hélène et Jean, naissent en 1941 et en 1943. Elle se sert de la poussette qui les transporte pour y cacher des documents secrets pour le réseau communiste des Francs-tireurs et partisans (FTP). Sous les rutabagas et les poireaux de son cabas, elle dissimule pistolets, grenades et détonateurs. Alors que son mari passe de planque en planque, elle vit avec sa mère et utilise des prénoms d’emprunt : Yvette ou Lucie.

Dans la nuit du 18 au 19 août 1944, c’est elle qui tape à la machine le tract appelant les Parisiens à s’insurger : « Aux patriotes aptes à porter des armes. (…) La France vous appelle ! Aux armes, citoyens ! ». Le 20, elle est de nouveau aux côtés du colonel Rol lorsque celui-ci installe son PC dans les catacombes, à vingt-six mètres sous le lion de la place Denfert-Rochereau. C’est là que le chef régional des FFI organise le soulèvement parisien. Cinq jours plus tard, après de rudes combats, les Parisiens fêtent la Libération, alors que les chars alliés entrent dans la capitale. Cécile Rol-Tanguy sort de l’ombre. Elle est reçue au ministère de la guerre, le 27, avec son mari ainsi qu’une vingtaine de chefs de la Résistance parisienne, par le général de Gaulle.

Après le décès de son mari, en 2002, elle continuera à témoigner. « J’ai longtemps accompagné mon mari pour évoquer la Résistance, disait-elle. Quand il est parti, l’idée qu’on allait oublier son combat et celui de tant d’autres ne me plaisait pas. Alors je me suis lancée, sans jamais penser à ce qui me tomberait dessus… »

Cécile Rol-Tanguy, en quelques dates

10 avril 1919 : naissance à Royan (Charente-Maritime)

1936 : sténodactylo à la Confédération générale du travail (CGT)

1939 : épouse Henri Rol-Tanguy

1940-1944 : agente de liaison dans la Résistance

8 mai 2020 : mort à Monteaux (Loir-et-Cher)

Chère Claire,

C est avec émotion et une grande tristesse que nous apprenons, en ce jour anniversaire du 8 mai 1945, la disparition dé Cécile, notre Présidente d’honneur, affaiblie au terme de plusieurs semaines d’hospitalisation par le covid-19.

Nous garderons d’elle le souvenir d’une femme d’engagement et d’une amie ayant joué un rôle majeur aux côtés de son mari Henri Rol-Tanguy, chef du Comité de Libération de Paris, en août 1944, et d’une combattante restée fidèle sa vie durant à ses idées de jeunesse et à ses valeurs d’engagement.

Quand elle parlait de la Résistance Cécile a toujours été de ceux qui veillaient a rappeler que le commencement de celle-ci avait débuté en Espagne en 1936 avec ceux qui s´étaient « levés avant le jour« pour aller combattre le franquisme et le fascisme européen aux côtés du peuple espagnol et poursuivre ensuite ce combat, pour un grand nombre d’entre eux, dans la Résistance.
Ses amis du Bureau de L’ACER s’inclinent devant sa mémoire, celle d’une vie exemplaire qui éclaire notre chemin dans le monde d’aujourd’hui.

Nous t’adressons, chère Claire, ainsi qu’à Hélène, Francis, Jean, à ses petits enfants, ainsi qu’à toute la famille et à vos proches, nos sincères condoléances avec toute notre affection.

Le Bureau de L’ACER

Dès la première heure, elle a résisté au nazisme. Epouse du colonel Henri Rol-Tanguy, Cécile Grand officier de la légion d‘honneur a été aux premiers rangs de la libération de Paris en août 1944.

Au Palais de l’Elysée, alors que Jacques Chirac venait de l’élever au grade de Grand officier de la légion d’honneur, Cécile Rol-Tanguy déclarait : « Cette distinction, monsieur le Président, je l’accepte au nom de toutes les femmes résistantes oubliées, celles dont on n’a jamais parlé, celles qui n’ont rien eu. »

Cécile Rol-Tanguy, née Marguerite le Bihan à Royan avait fêté au mois d’avril 2019 ses cent ans entourée de sa famille et de ses nombreux amis. Elle est décédée ce jeudi 8 mai 2020 chez elle, à midi, à Monteaux (Loir et Cher), entouré des siens. Comme un symbole.

Une grande dame vient de nous quitter et pas seulement parce qu’elle était l’épouse du célèbre colonel Henri Rol-Tanguy, le métallo-brigadiste parti défendre la République espagnole avant d’entrer en résistance contre les nazis. Elle avait été la proche collaboratrice puis la femme du chef FFI artisan de la libération de Paris en août 1944.

Cécile c’était aussi Cécile, surtout Cécile, une femme de courage, d’intelligence et de lucidité.

Fille de François Le Bihan, syndicaliste et communiste français, déporté à Auschwitz, Cécile Rol-Tanguy était une femme d’action. Elle a milité à l’Union des jeunes filles de France, participé activement aux Comités d’aide à l’Espagne républicaine et a rejoint le parti communiste en 1938. Elle a d’abord été la marraine de guerre d’Henri avant de l’épouser en avril 1939.

Dès juillet 1940, elle entre en clandestinité. Elle est agent de liaison et lui arrive de cacher des armes dans le landau de ses enfants. C’est elle qui tape à la machine, sous la dictée de Rol, l’appel à l’insurrection des Parisiens.

Après la mort d’Henri (2002), Cécile Rol-Tanguy a poursuivi le travail de mémoire : en présidant l’association « Les Amis des combattants en Espagne républicaine » (ACER), en participant à des cérémonies, des rencontres et des débats. Elle était une femme d’écoute et d’échanges, jamais d’idées imposées.

Il y a quelques années, l’accompagnant à Vénissieux pour une cérémonie à la mémoire d’Henri, nous avions échangé dans le train sur l’état du monde. Je me souviens de ses mots : «  Nos rêvions d’un monde en paix et nous assistons à tant de conflits et de barbaries. Nous rêvions d’une vie meilleure et nous devons supporter tant d’injustices. Au soir de ma vie, j’ai un souhait : que les jeunes générations reprennent le flambeau de la paix, de la liberté, de la résistance en s’opposant à l’intolérance d’où qu’elle vienne et en trouvant des voies nouvelles pour un avenir meilleur. »

A Hélène, Claire, Jean, Francis les enfants de Cécile Rol-Tanguy et à ses petits-enfants toute notre affection.

José Fort

 

le 18 mars 2017 à Ajusco – MEXICO

Juan Miguel de Mora est né au Mexique en 1921. Etudiant à Paris pendant la guerre d’Espagne, il est indigné par la politique de « non-intervention » de la France et de l’Angleterre. Il s’engage dans les Brigades internationales. Il a alors 17 ans.

Il fut sans doute l’un des plus jeunes combattants de la bataille de l’Ebre. Il combattra dans les rangs de la XVème brigade internationale, la brigade Abraham Lincoln. De son engagement et de sa participation à l’épreuve du feu pendant la bataille de l’Ebre il écrira un livre. Un très beau témoignage sur la guerre et le sens de l’engagement publié par les Editions Tribord : Ma bataille de l’Ebre, la Côte 666 », préfacé par Lise LONDON.

Le parcours de Juan Miguel de MORA a été celui d’un combattant qui restera fidèle toute sa vie aux idéaux de sa jeunesse : la liberté, la solidarité, la democratie, le progrès social et humain, les luttes d’émancipation. Après la guerre d’Espagne, son parcours sera celui d’un journaliste au Mexique, d’un professeur à l’Université de Mexico, d’un auteur et d’un dramaturge (il met en scène quelques unes de ses pièces politiques) et d’un réalisateur. Il réalise deux films : Nazkara en 1951 et Festin para la muerte en 1955.

Dans les années 60, 70, Juan Miguel, après plusieurs voyages en Inde, approfondira ses connaissances sur ce pays et la littérature sanskrite pour en devenir un spécialiste reconnu.

A ce titre, il obtiendra la chaire de professeur de sanskrit à l’Institut Philologique de Mexico puis à l’Association internationale des Etudes Sanskrites.

La vie de Juan Miguel de MORA est une vie exemplaire pour les jeunes générations.

Nous garderons de lui le souvenir d’un ami, d’un militant antifasciste pour qui l’engagement avait toujours du sens, d’un intellectuel toujours en éveil sur l’actualité de son temps et tout particulièrement sur celle de l’Espagne : il avait gardé l’Espagne au cœur.

L’ACER salue sa mémoire.