Christian JOINEAU nous a quittés. C’est avec une très grande émotion que nous apprenons sa disparition. Il se battait contre la maladie depuis plusieurs années avec courage et beaucoup d’énergie.

Le parcours de Christian est celui d‘un militant du PCF et d’un responsable de ce parti à Bagnolet qui sera appelé à y exercer d’importantes responsabilités dont celle d’adjoint au Maire chargé de l’urbanisme, puis, de la jeunesse et des sports.

Comme l’a rappelé José Fort, Christian a été un élément moteur dans la création de l’ACER. Son action militante pour entretenir et préserver la mémoire antifasciste des Républicains espagnols et des volontaires des Brigades Internationales pendant la guerre d’Espagne et la poursuite de ce combat pour un grand nombre d’entre eux dans la Résistance, était pour lui au cœur de sa démarche intellectuelle et citoyenne.

Il était de ceux sur qui nous pouvions compter à la Fête de l’humanité pour faciliter, le cas échéant, l’installation et l’équipement de notre stand.

Nous garderons de Christian le souvenir très chaleureux d’un ami et d’un camarade fidèle à ses convictions, très attaché aux activités mémorielles de l’ACER et qui aimait aussi partager avec ses amis les plaisirs de la vie.

Le Bureau de l’ACER présente à son épouse, à ses enfants et à toute sa famille ses très sincères condoléances en les assurant de son amitié et de toute sa sympathie.

Paris, le 26 août 2020

Je viens de fermer l’immense et volumineux ouvrage de Paul Preston. Rarement, lecture n’aura été si difficile.

Le sujet ; la logique de guerre décidé par les putschistes de l’armée espagnole pour vaincre la République et annihiler toute forme d’opposition à la future Espagne, nationaliste et catholique voulue par eux.

Paul Preston, le grand historien anglais de la guerre d’Espagne, démontre à quel point, pour Franco et les siens, il s’agissait avant tout d’une guerre idéologique, prioritaire même à la guerre « militaire » qu’il menait pour vaincre la République.

On a beau être informé du sujet de la guerre d’Espagne, on a beau connaitre quelques exemples, tel le bombardement de Guernica, des horreurs perpétrées par les franquistes contre le peuple espagnol, le livre de Preston nous rend cette réalité, page après page, palpable et d’autant plus horrible.

C’est un ouvrage fondamental, essentiel, pour qui s’intéresse à la façon dont le camp nationaliste s’y est pris pour vaincre la République.

Preston démontre que la stratégie de l’horreur a été décidé très tôt par les futurs putschistes, en fait dès l’après victoire des Républicains aux élections de 1931. Il nous rappelle, comment Franco et les félons, « les africanistas » se sont « entrainés » à cette stratégie de l’horreur durant la guerre du Rif, au Maroc, contre les Maures et une nouvelle fois, en 1934, lors de la révolte des Asturies.

En 1931, la droite politique et sociale, menée par les grands propriétaires terriens, refuse la victoire de la République et plus encore ses réformes, mêmes modestes, en faveur d’une plus grande justice sociale.

Par un récit humanisé, à l’appui d’exemples nombreux, concrets et personnalisés, l’auteur nous décrit cette haine sociale des potentats locaux qui les portent à traiter les paysans et les ouvriers comme des sous-hommes, haine sociale, alimentée par des théoriciens nationalistes, réactionnaires et catholiques.

C’est cette même haine, au nom de la défense de leurs intérêts de propriétaires, intérêts qui leur feront commettre les crimes les plus abjects durant la guerre d’Espagne, puisqu’ils soutiennent évidemment l’armée putschiste qui protègent leurs intérêts. Ils le feront avec d’autant moins de remords, qu’ils ont l’absolution de la hiérarchie catholique espagnole. L’Eglise qui voit en la République et dans les revendications du peuple une remise en cause de « l’état naturel des choses », un danger pour l’équilibre social de l’Espagne.

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